La question revient souvent, « pourquoi n’y-a-t’il pas plus de joueuses professionnelles ? ».
La réponse est malheureusement très complexe puisqu’elle demande d’aborder des thèmes comme l’accès aux jeux vidéo ou la compétitivité, en passant par des comportements qualifiés de sexistes.
Il convient donc d’avoir un esprit ouvert et de chercher à comprendre les obstacles réels que peuvent rencontrer les femmes et les filles dans leur chemin vers le niveau pro.
Bien que certains obstacles aient été démenti, car basé sur de fausses allégations, il en existe des incontestables qui ralentissent l’évolution des femmes dans le milieu e-sportif.
Nous allons donc décortiquer les différents éléments qui peuvent poser problèmes dans cet article.
L’accès aux jeux vidéo et au hardware
Pour comprendre le premier obstacle, il suffit de faire appel à ses souvenirs de manière honnête.
Connaissez-vous autant de filles qui ont une console ou un ordinateur gaming rien qu’à elle, comparé aux garçons ?
Les études récentes sur le sujet ont démontré que la plupart des jeunes filles devaient se contenter de partager la console avec leur entourage ou n’avaient pas un ordinateur axé gaming.
Cela crée une différence avec les jeunes garçons, car ces derniers n’ont certes pas toujours une console rien qu’à eux, mais c’est déjà bien plus commun.
Le problème va même jusqu’aux jeux sur les smartphones, les garçons ayant souvent un budget pour des jeux de consoles ou smartphones et les filles se contentant des jeux gratuits.
On ne peut pas uniquement résumer ce problème à une différence entre filles et garçons, car il y a une différence dans les moyens de la famille en question.
La plupart des consoles proposant des jeux compétitifs sont très coûteuses et pour les ordinateurs performants, les prix s’envolent au-delà du raisonnable pour une famille avec des moyens modestes.
Il est donc important de noter que personne n’est égal au départ de sa carrière pour devenir joueur pro en prenant en compte les moyens et le temps nécessaires à une telle entreprise.
Mais ces différences sont exacerbées entre garçons et filles.
Le niveau des gamers pro
Pour ce deuxième phénomène, on va comprendre pourquoi les filles sont moins enclins à développer les compétences techniques nécessaires pour avancer dans une carrière pro.
Cette partie s’appuie sur deux éléments, la compétitivité et surtout l’accès à des jeux complexes.
Comme cité au-dessus, les filles ont moins souvent accès à des jeux au SkillCap élevé, autrement dit un jeu facile à la base, mais ou pour devenir le meilleur la différence de compétences est gigantesque.
Elles auront donc du mal à développer ces fameuses compétences essentielles.
Ensuite vient la compétitivité. Une étude de 2007 a démontré que les garçons s’entrainaient parfois plus que de raison pour avoir l’air doué lors de sessions de jeux non-mixte.
La différence étant que les filles n’ont pas un comportement similaire et ne s’entraînent pas pour des échéances spécifiques, comme une soirée jeux avec des amies.
Le fait d’avoir une échéance est une motivation qui pousse à améliorer son niveau rapidement et bien plus que dans le cadre de simples sessions de jeu.
Cela peut aussi être perçu comme une compétition naturelle entre garçons, élément moins présent entre filles.

La compétition e-sport et les sentiments
Bien que ces joueuses ne manquent pas de talent, elles se retrouvent parfois dans des situations difficiles.
Les filles anticipent en moyenne mieux certains sentiments ou émotions, ce qui peut parfois les pousser à brider leurs performances de peur de blesser d’autres personnes.
Cela peut être la colère ou la tristesse d’avoir perdu, tout comme la frustration d’un entraînement acharné pour un échec en compétition.
Elles pensent parfois à ce qu’elles feront subir à leurs adversaires et cela peut dans certains cas les bloquer, créant un manque d’esprit de compétition pur.
Bien que cela ne représente pas forcément l’un des freins les plus courants et les plus importants, il convient de tout de même le prendre en compte dans cette analyse.
On peut même aller plus loin, puisque cela peut également leur valoir du harcèlement en ligne et des difficultés psychologiques parfois trop importantes et insurmontables.
Que cela affecte une joueuse ou des milliers, cet élément constitue un frein supplémentaire.
La visibilité mondiale
La visibilité est souvent perçue comme un avantage ou un privilège, mais en réalité cela s’accompagne de beaucoup de problèmes et les femmes ne font pas exceptions.
Premièrement, les joueurs doivent constamment faire leurs preuves et cela crée une pression non négligeable qui est exacerbée par certains comportements en ligne pour les filles.
Mais cela va bien plus loin, avec en moyenne, bien plus de messages de harcèlement et de haine sur les réseaux sociaux.
Que le harcèlement soit présent est déplorable, mais ces messages adressés aux joueuses de la gent féminine contiennent bien souvent une violence supérieure et totalement inacceptable.
Non-mixité ou ligue mixte ?
La non-mixité a récemment été introduite sur le jeu League Of Legends avec la création d’une ligue entièrement dédiée aux joueuses en 2017.
Bien que cela représente un nouveau marché pour parier sur League Of Legends, ainsi que des compétitions supplémentaires et des revenus de sponsoring, ce n’est pas forcément la meilleure idée.
La ligue féminine a dès son apparition vue des comportements peu acceptables être pratiqués.
Que ce soient les comportements très « masculin » des joueuses, en étant agressive et brutale dans leur communication ou encore leur attitude très féminine et parfois sexualisée, le problème n’est pas résolu.
Certaines joueuses ont même avoué avoir tourné le dos à des coéquipières qui auraient osé relever certaines attitudes sexistes et se plaindre de cette atmosphère.
Le constat de joueuses d’expérience est inquiétant, puisqu’elles avouent avoir accepté cette situation et la considèrent même comme une part de la culture des jeux vidéo et des compétitions e-sport.
Bien qu’une ligue entièrement féminine eût du sens au début, le résultat n’est pas forcément celui souhaité.
Il faudra probablement revenir sur le projet de faire intégrer des joueuses dans les championnats classiques, qui de par le règlement sont mixtes et n’interdisent pas l’accès aux joueuses.
Un fait intéressant à noter, la plupart des ligues professionnelles dans le sport, comme la NBA, ont un règlement qui autorise la mixité.
Conclusion
Le monde e-sportif et les compétitions, autant que l’atmosphère, ont encore du chemin à faire pour voir une part plus grande de joueuses professionnelles.
Quand on sait que près de 30% (2019) de l’audience e-sport est féminine et que 35% (2019) des joueurs e-sport sont des femmes, cela montre le chemin à parcourir.
Toutefois, bien qu’une partie soit due aux organisations et aux championnats, une autre partie vient du public qui préfère encore les joueurs masculins et les compétitions classiques.
Pour finir sur une note positive, d’après les statistiques récentes, les chiffres de 2019 cités ci-dessus représentent une augmentation de 6.5% par rapport à 2016.
Le changement prend du temps, mais heureusement les premiers résultats commencent à se manifester et le monde de l’e-sport évolue.

Apolline Boucher - Rédactrice en chef de Pleeease Casino
Dernière modification le : 7 juin 2023
Diplômé de l’Ecole Supérieure de Journalisme, Apolline est une journaliste indépendante qui s'est spécialisée au fil de sa carrière dans les sujets liés aux jeux d’argent et ainsi elle vous met à jour sur les dernières actualités de l’industrie du jeu.

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